Etre bilingue… le rêve pour beaucoup d’entre nous (moi la première!!!). S’il est couramment admis qu’il vaut mieux apprendre une nouvelle langue précocement, beaucoup de préjugés circulent sur le bilinguisme. En effet, une croyance évoque qu’enseigner trop tôt une langue étrangère pourrait nuire au développement du langage compte tenu de possibles interférences. Et bien non, c’est même tout l’inverse!
Aucun risque pour le développement cognitif
Les enfants exposés à une deuxième langue avant dix ans, franchissent comme les autres les étapes clés du développement du langage que ce soit la production des premiers mots ou l’apprentissage de la lecture. Il n’y a aucun signe de confusion des deux langues, les enfants distinguent parfaitement qu’il s’agit de deux langues différentes.
Le bilinguisme développe les capacités cognitives
Les études ont démontré que l’apprentissage précoce d’une langue étrangère (voir même les deux en même temps) facilite le développement de certaines capacités langagière et cognitive. Et cela se manifeste très tôt dans l’enfance.
- C’est le cas par exemple de la flexibilité mentale (c’est la capacité à réajuster son comportement en fonction des nouvelles données de l’environnement) qui peut apparaitre dès 7 mois chez les bébés exposés au bilinguisme alors qu’elle apparaitra plus tardivement chez les bébés monolingues. La flexibilité cognitive est un point crucial du développement de l’intelligence.
- Les enfants bilingues sont également plus créatifs que les autres. Dans une expérience israélienne cela démontrait également que les enfants accédaient également plus précocement à l’abstraction.
- Des études dans des écoles bilingues hispano-anglaises ont montré que les enfants parvenaient à accéder plus tôt à la lecture que les enfants scolarisés dans des écoles strictement anglophones.
- Enfin, la mémoire de travail des enfants bilingues s’en trouve améliorée. Il s’agit d’une mémoire à court terme que l’on utilise pour, à la fois retenir une information et réfléchir sur celle-ci. Cela facilite alors les compétences en lecture, en calcul et en résolution de problèmes.
Cela montre bien qu’en apprenant une nouvelle langue, la structure du cerveau se modifie en se développant. Si les aires du langage se développent de la même manière que pour les enfants monolingues, certaines régions apparaissent plus actives. C’est le cas du cortex frontal.
Etre bilingue, ce n’est donc que du plus …
Ok, mais comment fait-on pour rendre nos enfants bilingues?
Certes, il est peut être trop tard pour choisir un(e) bel(le) australien(ne) ou un(e) italien(ne) séduisant(e) qui assurera votre descendance …. Dommage, c’était la manière la plus évidente que vos enfants soient bilingues 😉
En dehors de cela, pour maîtriser parfaitement une seconde langue, il faut vraiment commencer tôt. Le souci, c’est que les écoles bilingues ne sont pas si fréquentes et elles sont surtout très coûteuses. Néanmoins, de plus en plus de pays développent ce type d’école. En Belgique par exemple, plurilinguisme officiel oblige, beaucoup d’écoles sont dites d’immersion. Les Etats Unis et le Canada développent quant à eux de plus en plus de programmes.
Allez les français, on est vraiment à la traîne!!!
Pour conclure…
Pour nous aussi, les adultes, le bilinguisme est bon. Il permet de freiner le déclin cognitif. En effet, des études ont montré qu’il permettrait de retarder le déclenchement de la démence. Une étude de 2011 a même montré que des personnes âgées qui parlaient trois langues ou plus avaient quatre fois moins de risque de présenter des déficits cognitifs. Sachez que même l’apprentissage plus tardif de langues étrangères peut permettre d’approcher ces effets en augmentant la densité neuronale dans certaines régions du cerveau. Allez, il n’est pas encore trop tard, ni pour nous, et encore moins pour vos enfants!
RDV sur duolinguo!
Virginie Bossut Hubaut
Psychologue