Force est de constater que le cannabis est largement consommé et son usage de plus en plus banalisé, si l’on en croit sa libéralisation dans un nombre grandissant de pays.
Maman de trois ados, ce sujet me tient à cœur, et fidèle à mon esprit scientifique, je souhaite aujourd’hui vous faire part d’une étude récente.
Il s’agit de résultats de recherches de Jean-Sébastien FALLU, professeur chercheur à l’université de Montréal.
1/ Les quatre usages du cannabis
Il existe 4 paliers progressifs d’usage :
L’usage thérapeutique :
Le cannabis présenterait en effet des propriétés pharmacologiques mais qui ne sont pas, pour la plupart, validées par la communauté scientifique.
L’usage récréatif :
Les utilisateurs recherchent ainsi une meilleure connexion avec les autres, une perception aiguisée, une euphorisation, une détente plus facile et une créativité accrue.
L’usage à risque :
Il est l’intermédiaire entre l’usage récréatif et l’usage nocif.
L’usage nocif :
Dans ce cas, on peut observer des dommages sur les plans somatique, psychoaffectif et social. On peut également observer un phénomène de dépendance.
2/ Un impact négatif pouvant se produire dès la consommation récréative.
Eh oui, le cannabis peut provoquer des méfaits même lorsque l’usage est occasionnel. On pourra observer des déficits sur plusieurs plans :
Sur le plan cognitif :
Diminution de l’attention et de la concentration, fragilisation de la mémoire de travail et de la mémoire épisodique (assimilation et récupération de nouveaux souvenirs).
Sur le plan psychomoteur :
Coordination motrice, temps de réaction, équilibre et poursuite visuelle.
Evidemment, cela dépend à la fois de l’individu, du contexte et du produit. Mais qu’on se le dise, le cannabis, même dans son usage récréatif n’est pas anodin !
De plus, les effets peuvent être plus graves encore chez les personnes vulnérables ou dès lors que la consommation devient excessive. On pourra par exemple observer des problèmes cardiovasculaires, bronchiques, etc…
La psychologue que je suis, s’intéresse tout particulièrement à la dépression et l’anxiété. Si le cannabis n’induit pas à lui seul ces symptômes, il peut les exacerber lorsque ceux-ci sont déjà présents avant la consommation initiale, et ainsi générer un cercle vicieux pouvant être dramatique. De même, chez les personnes psychotiques ou prédisposés à la psychose, le cannabis peut être un facteur précipitant. Attention, les suicides dans ce cadre ne sont pas rares.
3/ La libéralisation du cannabis est-elle raisonnable ?
Si beaucoup pensent, et notamment JS FALLU, que la légalisation est un moindre mal au regard des conséquences engendrées par la criminalisation de son usage, personnellement je m’y oppose radicalement.
On ne peut faire prendre ce risque insensé à notre jeunesse. Et même si l’adolescence reste la période de la transgression, au moins, notre société présente encore ce repère. Cet interdit est fondamental pour notre jeunesse déboussolée. Les limites sont essentielles pour bien grandir quand bien même, pour un temps, elles risquent d’être transgressées.
Consciente que ce sujet est polémiquement brûlant, n’hésitez pas à laisser votre avis en commentaire.
Virginie Bossut Psychologue clinicienne